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Le 25 juin 1952, dans le salon d'honneur de l'hôtel de ville, l'ambassadeur des Pays-Bas remettait - à titre posthume - la Croix de la Résistance néerlandaise à cette Annécienne déportée à Ravensbrück qui aida de nombreux réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale.
Une reconnaissance internationale
Alors que sévissaient les lois raciales, des femmes et des hommes qui n'avaient pas vocation à devenir des héros, jouèrent un rôle formidable pour aider des personnes recherchées à se réfugier en Suisse ; bien souvent au péril de leur vie. C'est le cas d'une femme, Marie-Louise Meunier, dont l'action fut saluée par le gouvernement néerlandais qui lui décernait, à titre posthume, la Croix de la Résistance. C'est ainsi que le 25 juin 1952, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée dans les grands salons de l'hôtel de ville, l'ambassadeur des Pays-Bas remettait officiellement au maire d'Annecy, Georges Volland, cette décoration.
Les Passeurs
Il va sans dire que notre région était une étape importante dans ces filières. Marie-Louise Meunier appartenait à un réseau d'évasions connu sous le nom de "Dutch Paris" dirigé par un néerlandais, le capitaine Jean Weidner, qui comprenait près de cent cinquante agents répartis sur un vaste territoire qui allait de l'Espagne aux Pays-Bas. Créé d'abord de façon a exfiltrer des citoyens néerlandais, ce réseau étend vite son activité pour faciliter le passage des frontières à des fugitifs recherchés pour des "délits" politiques ou religieux mais aussi à des porteurs de messages dont le contenu confidentiel rendait les missions périlleuses. Ainsi, un passeur fut intercepté en février 1944 avec, en sa possession, des documents qui allaient occasionner l'arrestation de la grande majorité des membres du réseau... Le 7 mars suivant, Marie-Louise Meunier est arrêtée par la Gestapo, elle est d'abord internée à la sinistre prison de Montluc à Lyon puis à Fresnes, dans la région parisienne, avant d'être déportée dans le nord de l'Allemagne au camp de Ravensbrück, le 15 août 1944 - quelques jours seulement avant la >> Libération d'Annecy. De là, elle est transférée à Torgau où elle fut enrôlée dans une usine de munitions puis elle sera à nouveau dirigée à Ravensbrück, le 5 octobre 1944. Elle y meut assassinée le 15 février 1945, le jour de ses cinquante-cinq ans.
Une femme généreuse
Marie-Louise Meunier est née à Genas dans le département du Rhône le 15 février 1890, ses parents étaient cultivateurs. Devenue orpheline, elle fut élevée par une de ses tantes. Elle devient, dans le courant des années 1930, propriétaire d'une mercerie à l'enseigne "Les Mimosas" située alors 15, rue de la Poste à Annecy. Une boutique discrète qui lui permettait, à l'abri des regards, d'apporter une aide précieuse à des réfugiés qu'elle hébergeait et à qui elle procurait des habits et des papiers d'identité. En 1952, peu de temps après la cérémonie à l'hôtel de ville, une plaque commémorative fut scellée sur la façade de l'habitation qu'elle occupait. Mais deux ans plus tard, la maison a été détruite pour faire place à l'immeuble actuel situé 13 rue de la Poste.
Aujourd'hui la plaque a disparu et avec elle le souvenir de cette femme courageuse. Pourtant [en 2006], soixante-et-un an après la Libération des camps de déportation, notre devoir de mémoire est toujours nécessaire.
Nota bene
La Hollande étant une province des Pays-Bas et qu'il est réducteur d'appliquer aux habitants d'un pays le nom des habitants d'une région, j'ai remplacé toutes les occurrences par le gentilé néerlandais.
Source :
- Revue municipale « Annecy » #181, avril 2006.
permalien : //www.killeak.net/?section=17&view=2700
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mot(s) clé(s) : haute-savoie hier et aujourd'hui pays-bas rhône
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