Voilà 45 jours que je suis en prison sans aucun espoir de sortir. La cause tu peux la deviner je n'ai pas eu de chance mais je ne désespère pas.... Je pense souvent à Annecy et au lac...
(lettre du 25 mai 1943)

Ce soir je pars à Paris et ne sais pas ce qui m'attend là-bas. Crois-moi que nuit et jour je pense à toi ainsi qu'à Annecy et ses environs...
(lettre du 21 juillet 1943)

Samedi le 29 octobre 1943.

Bien chère Marcelle. Tu seras peut-être surprise de recevoir cette lettre, c'est la dernière que je t'écrirai. J'ai été condamné à mort et je vais mourir ce matin à 7 h 30.

Avant tout je te remercie infiniment pour tout ce que tu as fait pour moi et surtout ne m'oublie pas dans tes prières. Embrasse bien Louis, Marcel et tous les amis, la famille et tous ceux qui vivaient dans mon entourage. J'ai écrit en même temps à mes parents qui vont être surpris et quelle douleur ils vont avoir. Pour ma part sache que je meurs pour la France avec courage et dans l'espoir que mon sang aura servi à quelque chose. Dans quelques instants je vais mourir et c'est avec l'aide de Dieu qui me soutient que j'y vais, surtout ne me pleure pas et dis à tous mes amis que je pense à eux.

Je vous embrasse bien tous et toi particulièrement de tout mon cœur. Je meurs pour que vive la France.

Paul