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Georges Guidollet, chef des Mouvements unis de la Résistance (MUR) en Haute-Savoie de janvier 1944 à la Libération, est décédé le 15 septembre [2013] dans sa 93e année. Retour sur le parcours de ce grand résistant.

Né en 1920, Georges Guidollet a tout juste 19 ans et étudie à Lyon au moment de la déclaration de guerre en septembre 1939.

Dès de le début de l'Occupation allemande, sa famille habitant Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) - dans la zone nord - il ne cesse de franchir la ligne de démarcation, située à 3 kilomètres de là, et multiplie les passages clandestins pour diverses missions.

Rapidement, il adhère au mouvement Franc-Tireur, né officiellement en décembre 1941, où il deviendra l'un des proches de l'historien Marc Bloch. Il rencontre à cette époque Denise Jacob, la sœur de Simone Veil, qui sera une de ses proches collaboratrices.

Il entre en contact, en 1941, avec Georges Altman - journaliste au Progrès - et se lance dans la distribution de journaux clandestins. Il vient en Haute-Savoie pour trouver des imprimeurs pour le journal Franc-Tireur et prend contact avec diverses personnalités de la Résistance savoyarde avant de retourner à Lyon, où il poursuit son action.

En janvier 1944, Georges Guidollet, qui porte désormais le pseudonyme "Ostier", est chargé par Marc Bloch de prendre la direction des MUR (Mouvements unis de Résistance) de Haute-Savoie. Malgré son jeune âge et les fortes personnalités des autres chefs locaux de la Résistance, il parvient à s'imposer pour structurer ces divers mouvements et en assurer l'union jusqu'à la Libération.


Président du Comité départemental de Libération

A 24 ans, il devient président du Comité départemental de Libération, dont on connaît l'importance dans la restauration de la légalité républicaine et la remise en route des institutions, notamment des nouveaux conseils municipaux.

C'est lui qui dissout, le 2 septembre 1944, le Conseil municipal d'Annecy nommé par Vichy, et qui installe un conseil provisoire en attendant les élections du printemps 1945.

Après la guerre, il deviendra cadre supérieur à la Sécurité sociale minière et à la Caisse d'Allocations Familiales de Montceau-les-Mines, et sera fait officier de la Légion d'honneur pour son engagement au sein de la Résistance.


Un véritable chef

Jean Massendès, commissaire de police en poste à Annecy, qui a été résistant aux côtés de Georges Guidollet, le décrivait ainsi :

Ostier fut vraiment, durant toute l'année 1944, l'âme de la Résistance haut-savoyarde. Lorsque Viret me présenta à lui, je sentis immédiatement que j'avais en face de moi un véritable chef. Il fallait une main forte pour reprendre en mains les cadres désorganisés par les arrestations ou les départs à l'automne 1943. A ses qualités de chef qui en imposaient, Ostier savait allier à la fois la prudence et la témérité, seules marques du vrai courage. Pour ceux qui, comme moi, ont eu l'honneur de vivre intimement à ses côtés pendant les huit mois qui ont précédé la Libération, nous pouvons attester de la somme de courage physique et intellectuel qu'il lui a fallu pour mener à bien sa tâche.

Un homme d'une discrétion absolue et d'une très grande modestie

Vous resterez pour moi, au-delà de votre remarquable action dans la Résistance, un homme d'une discrétion absolue et d'une très grande modestie,

écrivait il y a quelques jours l'historien Michel Germain, auteur de plusieurs ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie, qui l'a très souvent côtoyé.


Source :
  • Revue municipale « Annecy magazine », novembre-décembre 2013.

permalien : //www.killeak.net/?section=17&view=2698

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mot(s) clé(s) : annecy, ville d'- haute-savoie hier et aujourd'hui saône-et-loire

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