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Dans les années 1920, plusieurs projets d'industrialisation du lac vont mettre en alerte ses admirateurs, au premier rang desquels figure André-Charles Coppier qui, appuyé par le peintre Albert Besnard et le bâtonnier Henri Robert, va initier, en 1927, la première demande de classement, effectif une douzaine d'années plus tard.

Les velléités d'industrialisation

En 1920-1921, suite à une sécheresse persistante et afin de s'assurer, à l'avenir, une réserve plus importante pour faire tourner moulins et turbines, le Syndicat libre des industriels du Thiou étudie sérieusement la possibilité d'amener les eaux du Fier dans le lac par un tunnel creusé sous le mont Veyrier et d'installer une centrale électrique à Chavoires.
Le 27 juin 1927, l'ingénieur Mathieu, dans une communication faire lors du congrès de la Houille blanche et du tourisme qui s'est tenue à Annecy, suggère que le niveau du lac pourrait être abaissé en hiver de manière à alimenter l'usine hydroélectrique de Seyssel. Il n'en faut pas plus pour que les amoureux du lac s'inquiètent des menaces que fait peser « la fureur industrielle » sur la nappe d'eau.


La défense s'organise

Contre les convoitises « des millionnaires de l'industrie électrique », le lac n'a pas de plus ardent et de plus actif défenseur que le peintre-graveur André-Charles Coppier qui, en 1920-1921, fait le siège des administrations locales et nationales, du Touring-Club et de l'Office National du tourisme pour protester contre ce projet susceptible « de ruiner la région d'Annecy au point de vue touristique, pittoresque et sanitaire ». En 1927, il s'empresse de recueillir les signatures de 29 [ndr : seulement 29 ?] riverains et de remettre cette pétition au Conseil général et à [sa] Commission départementale des sites et monuments naturels(1) qui - estimant que rien de concret ne menace le charme ou la beauté du lac - décident de surseoir à cette demande de classement. Les riverains montent alors au créneau par la plume d'un des plus éminents avocats de l'époque, académicien de surcroît, Henri Robert. C'est sous le titre de Un lac en danger qu'il fait paraître un article dans la Revue de France qui fait grand bruit à Annecy.


Le classement

La menace se révélant somme toute assez vague, les choses en restent là. Mais les débats relayés par la presse ont eu le mérite de faire prendre conscience aux riverains de la nécessité de protéger « un des plus beaux paysages du monde ». Dans sa séance du 10 octobre 1936, la Commission départementale des monuments naturels et des sites adopte, à l'unanimité, le principe d'un classement du plan d'eau du lac. Ce sera chose faite le 31 mai 1939 par arrêté du ministre de l'Éducation nationale. L'inscription des rives d'Annecy à Albigny, du Pâquier, des jardins de l'Europe, de l'île des Cygnes et du quai des Marquisats, en 1943, du rivage de Bredannaz au Bout-du-Lac et des rives à Veyrier, en 1944, vient parfaire cette protection.


Note :
  • (1) Aujourd'hui Commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS), organisme siégeant dans chaque département et qui concourt à la protection de la nature, à la préservation des paysages, des sites et du cadre de vie et contribue à une gestion équilibrée des ressources naturelles et de l'espace dans un souci de développement durable.

Source :
  • Revue municipale « Annecy magazine », mai-juin 2013.

permalien : //www.killeak.net/?section=17&view=2695

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mot(s) clé(s) : annecy, ville d'- haute-savoie hier et aujourd'hui histoire lac d'annecy

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