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En 1886, Alexandre Eugène Duval (1860-1937), fils d'un opticien carpentrassien, ouvre un magasin d'optique rue Royale. Il se présente comme l'inventeur d'un verre de silex pour lunettes et se fait mondialement connaître comme fabricant de jumelles.
Alexandre Duval a mis au point « un verre de silex régénérateur, beaucoup plus doux à l'œil que le cristal de roche, au moyen duquel la vue devient aussi bonne qu'à l'âge de quinze ans ». Si l'on en croit sa réclame (1888), ses verres améliorent très sensiblement la vue, ce qui ne serait pas le cas des verres ordinaires qui altéreraient le cristallin, provoqueraient des maux de tête et occasionneraient même la cataracte ! Grâce à son expérience, il peut réaliser les verres adaptés à chaque problème de vue. Il dispose d'un grand assortiment en lunettes, pince-nez et faces-à-main(1) avec des montures en or, argent, écaille ou acier. Il propose aussi aux Annéciens microscopes, stéréoscopes(2), pantascopes, graphoscopes(3), thermomètres, alcoomètres, chaînes et équerres d'arpenteurs, baromètres, boussoles et assure la réparation de tous ces instruments.
Un fabricant de jumelles très réputé
Dès le début des années 1890, Alexandre Duval se lance dans la fabrication de jumelles pour la campagne, les balades en montagne, le théâtre, les courses hippiques, le tourisme [; il] fera des jumelles pour l'armée et la marine sa spécialité. À ses modèles d'origine - jumelles d'artillerie simple et supérieure, jumelles d'état-major, jumelles lilliput(4) - il ajoute la jumelle prismatique qui, avec ses 90 kilomètres de portée et sa grande luminosité, est alors considérée comme une merveille d'optique.
Tous ses appareils sont livrés dans des étuis de cuir et avec une courroie pour port en bandoulière. La maison Duval a construit sa réputation sur la qualité de ses instruments qui ne sortent des ateliers qu'après avoir été minutieusement vérifiés par un personnel compétent qui travaille avec un outillage constamment perfectionné. Alexandre Duval affirme recevoir quelques 100'000 lettres de félicitations par an.
Une utilisation parcimonieuse de la publicité
Cette entreprise quitte la rue Royale pour la rue Revon en 1918. Elle est encore en activité dans les années 1930 bien que n'étant pas signalée dans l'Annuaire administratif et commercial de la Haute-Savoie. Absente des pages "réclames" des journaux locaux, elle ne reste pourtant pas inactive sur le plan publicitaire puisqu'elle édite régulièrement des catalogues et démarche - par voie postale - de potentiels clients à qui elle offre des jumelles s'ils recueillent, parmi leurs amis ou collègues "stables et solvables", cinq souscriptions à l'un de ses modèles.
En 1936, à l'occasion du cinquantenaire de la maison, il est offert - pour l'achat de jumelles n° 7 ou n° 8 - un billet de la loterie nationale ou un rabais de cent francs sur le montant des achats effectués. Cette société n'a vraisemblablement pas survécu à la disparition de son créateur en 1937.
Notes
- (1) binocle à manche tenu à la main,
- (2) dispositif optique à oculaires, à prismes ou à miroirs, destiné à l'examen des couples de vues stéréoscopiques - deux images côte-à-côte qui, une fois placées dans le dispositif, donnaient l'impression de relief,
- (3) dispositif optique à lentille grossissante, utilisé pour améliorer la visualisation des photographies sur papier,
- (4) jumelles miniatures mais très puissantes malgré leur petite taille.
Source :
- Revue municipale « Annecy magazine », décembre 2015-janvier 2016.
permalien : //www.killeak.net/?section=17&view=2688
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