Dans un premier temps, Antoine Flamary poursuit la fabrication des produits mis au point par Jean Ouiste parmi lesquels on trouve la Lotion détersive des coiffeurs, l'Eau de beauté de la Sirène, l'eau et la gelée dentifrice La Sénégalaise et la crème Marcelline. L'Alopécine épidermique conçue pour les personnes atteintes de pelades, pellicules et eczémas et l'Antiseptique capillaire contre la chute de cheveux chez les dames, exclusivement distribués par les coiffeurs, sont les productions vedettes de l'entreprise.
En 1919, Antoine Flamary vend aux époux Orgeollet, parfumeurs à Saint-Étienne (Loire), la marque de fabrique, les noms et formules de ces deux produits ainsi que l'eau de Cologne Ouiste. Jean Ouiste, qui visiblement ne manquait pas d'humour, avait choisi comme logotype un ouistiti que son successeur remplacera par un paysage de montagnes réduit à sa plus simple expression.

Une gamme d'inspiration alpine

Le nouveau propriétaire élargit la gamme en commercialisant successivement la crème de beauté Neige de Savoie et une série de parfums aux extraits de fleurs de montagne dont les noms sont évocateurs de l'Alpe : Prés des neiges, Bois-Joli-Savoyard, Dans la Haute Prairie. Les publicités pour la Crème des Neiges la disent « sans oxyde de zinc, ni sel de plomb ou de bismuth, ni talc, ni aucune substance qui puisse irriter la peau ou gêner les fonctions ». Cette crème est conditionnée en tube métallique stérilisé ou en boîte. Sa dernière création pour l'entretien de la chevelure est la lotion Sulfoniqua au soufre et quinquina rouge. À cette production originale s'ajoutent des parfums courants comme l'eau de Cologne et l'eau de lavande. Cette petite production cran-gevrienne a cessé de fonctionner entre 1928 et 1932.