Ça a pourtant assez mal commencé - de mon point de vue s'entend -, un peu lent, du spectacle limite institutionnel, la musique de fond un peu gnan-gnan, et cela allait durer comme ça pendant 1h40 ??... Et bien non, au bout de cinq minutes, que-dit-je ! deux minutes, tout s'accélère ! Les dix artistes courent, virevoltent, sautent dans tous les sens avec grâce ! Et attendez, je ne vous ai pas encore dit de quoi il était question, c'était de la "jongle", du jonglage si vous préférez... Balles, massues, bâtons, anneaux, cerceaux, tout y est passé, dans des chorégraphies épurées, précises comme les plans d'un architecte, des mouvements de mouvements, sur un fond alternant musique et bruitages, tantôt discret, tantôt bruyant, mais emprunt d'une certaine humanité, d'émotions à la limite du perceptible...

Et puis rideau... Zut ! C'est déjà fini ? Mince, les 100 minutes sont passées très vite... Où est Bow ? L'Arc sensé arriver après la Pluie... Hà, et bien il est en peignoir bleu en train de se chamailler avec Rain, en peignoir gris. Bow, c'est l'anti-Rain : une explosion de couleurs, de confettis, les jongleurs devenant mimes, clowns, acrobates enfantins en rollers, sur des trottinettes, des skateboards ou sur un minuscule vélo... Des chorégraphies toujours jonglées, à la limite du cabaret, où les balais, sacs plastiques et parapluies remplacent balles, massues et bâtons. Et toujours beaucoup de poésie, et de l'humour absurde aussi. La vie, telle le beau temps après la pluie, a pris le relai, et quel spectacle...

Un grand coup de chapeau aux interprètes, tous excellents dans chacun des deux registres qu'ils avaient à tenir (je ne veux pas en flatter un plus que les autres, mais Jive Faury semblait un peu au dessus du lot...).