temps de lecture : 13 minutes

Thématiques abordées : #histoire, #libération, #mémoire, #résistance, #secondeguerremondiale

2014 marque le 70e anniversaire des combats du Maquis des Glières et de la Libération de la Haute-Savoie. Plusieurs cérémonies et manifestations sont prévues tout au long de l'année, sous l'égide de l'Association des Glières et du Comité haut-savoyard des associations de mémoire de la Résistance et de la Déportation (CRD 74). La cérémonie anniversaire des combats des Glières, le 6 avril à la Nécropole nationale de Morette, vraisemblablement présidée par une haute personnalité nationale, en sera l'un des moments forts.

70e anniversaire de la Libération de la Haute-Savoie

Le 19 août 1944 à 10 heures, à l'hôtel Splendid à Annecy, siège de la Kommandantur, le colonel allemand commandant les 3'850 hommes des forces d'occupation en Haute-Savoie, remet aux chefs de la Résistance départementale - Armée Secrète (AS) et Francs-tireurs et Partisans (FTP) unis au sein des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) - l'acte de capitulation que ceux-ci viennent de lui imposer.

Aussitôt connu le débarquement en Provence le 15 août, les garnisons allemandes de Saint-Julien-en-Genevois, Évian, Thonon-les-Bains, Le Fayet et Cluses avaient été réduites les unes après les autres, jusqu'à ce 19 août à Annecy. Et voici qu'en cet instant, alors qu'Albertville, Aix-les-Bains ou Lyon sont encore aux mains de l'occupant, Annecy et la Haute-Savoie reconquièrent leur liberté, libérées par les seules forces unies de la Résistance. C'est un cas unique en France.

C'est l'aboutissement d'une résistance en Haute-Savoie dont les valeurs sont plus que jamais actuelles pour inspirer aux générations nouvelles la volonté de vivre ensemble au-delà de nos différents dans notre pays de France

souligne le général Jean-René Bachelet, président de l'Association des Glières. Car c'était bien l'amour de la patrie et le service de cette même France qui animaient ceux qui avaient allumé et entretenu la flamme de la Résistance, dans le droit fil de l'exhortation du général De Gaulle du 18 juin 1940.

La Résistance en Haute-Savoie est aujourd'hui, dans sa richesse et sa singularité, une composante majeure du patrimoine [du département]. Le Conseil général participe tout particulièrement à la pérennité de sa mémoire, notamment à travers son implication sur les sites historiques des Glières et de Morette et, cette année, son soutien aux commémorations du 70e anniversaire.

Depuis les tragédies d'Habère-Lullin et de Saint-Eustache de la fin [19]43, jusqu'à la Libération au mois d'août [19]44, partout où la flamme de la Résistance a pu briller avec une intensité particulière, des célébrations auront lieu : à Féternes, Lully/Foges et Thonon-les-Bains pour rappeler la "Quinzaine sanglante" du Chablais du 09 au 26 février 1944 ; au plateau des Glières et à la Nécropole de Morette pour rendre hommage aux maquisards de mars [19]44 ; dans tous les bourgs et village du tour du plateau ; mais aussi à Saint-Gingolph le 23 juillet et à Valleiry le 16 août, pour remercier nos voisins suisses de l'assistance apportée en ces tragiques moments.

La journée nationale de la Résistance, nouvellement créée et qui aura lieu le 27 mai (date anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance le 27 mai 1943), sera aussi l'occasion d'une mise en perspective d'ensemble, depuis l'œuvre de Jean Moulin - dont un buste a été inauguré à Thonon le 29 novembre 2013 - jusqu'à la Libération du département par la seule Résistance unie.


Transmettre la mémoire aux nouvelles générations

Ce 70e anniversaire aura la particularité d'être vraisemblablement la dernier à bénéficier de la présence de témoins de ces événements. C'est pourquoi nous avons souhaité le placer sous le signe de la transmission de l'héritage de la Résistance aux générations nouvelles, avec pour cela une forte implication des enfants

précise Jean-René Bachelet. Ainsi, une douzaine de classes volontaires, issues des communes situées dans la proximité du plateau des Glières, seront activement associées aux commémorations, notamment à la cérémonie officielle de Morette, le 6 avril [2014] et le 18 juin à Glières. Les enfants sont partis à la découverte de l'histoire locale de la Résistance de leur commune et travaillent déjà à la production d'une exposition et de messages sur le thème du secret. Pour les guider dans leur réflexion, ils ont pu assister à un spectacle-évocation sur ce thème créé par la cie La Communale d'Ingrid Boymond, « Églantine au temps des secrets ». À travers les yeux de cette fillette de 12 ans, les enfants se sont imprégnés du climat qui régnait en Haute-Savoie durant la Seconde Guerre mondiale, et ont compris l'importance du secret, qui a permis aux Résistants de libérer le département.

Par ailleurs, l'édition 2014 de Rando Glières, manifestation annuelle dédiée à la mémoire des résistants et organisée chaque année par le Conseil général aux Glières, sera également placée sous le signe du 70e anniversaire de la Libération. Les quelques 2'200 enfants des écoles primaires qui y participeront en juin prochain, travailleront sur les mêmes thèmes que leurs camarades associés aux cérémonies et bénéficieront aussi du spectacle « Églantine au temps des secrets ».

Ce 70e anniversaire devrait aussi marquer une étape importante dans la transmission des valeurs de la Résistance aux générations nouvelle.


Appendice 1 : le mémorial des Glières

Choisi comme terrain de parachutage par les Alliés, le plateau des Glières abrita, de janvier à mars 1944, jusqu'à 465 maquisards sous les ordres du lieutenant Tom Morel puis du capitaine Maurice Anjot, pour recevoir les armes destinées aux maquis de Haute-Savoie. Après de nombreuses et vaines tentatives des forces de répression de Vichy, la Wehrmacht passe à l'offensive, en bombardant les chalets du plateau puis en lançant les préliminaires de l'attaque le 26 mars 1944. Devant l'énorme disproportion des forces, le capitaine Anjot donne l'ordre de dispersion, de sorte que l'attaque allemande tombera dans le vide. Si le maquis échappe ainsi à l'anéantissement, 129 maquisards et 20 habitants y laissent la vie, tués au combat, fusillés ou déportés. Mais, dans les semaines qui suivent, les maquis se reconstituent et, le 1er août [1944], 3'000 hommes sont à nouveau rassemblés au plateau des Glières pour y accueillir les parachutages d'armes massifs appendice 5, grâce auxquels les forces unies de la Résistance vont contraindre l'occupant à la capitulation dès le 19 août. La Haute-Savoie est libérée par les seules forces de la Résistance.

Au cœur du plateau, le monument national à la Résistance [d'Émile] Gilioli [inauguré par André Malraux le 2 septembre 1973] marque aujourd'hui qu'en des temps d'oppression, a été rallumée là la flamme de la liberté.


Source :
  • Revue départementale « Haute-Savoie Magazine » #148.

En 1944 : la Libération de la Haute-Savoie

La cérémonie anniversaire des combats des Glières, le 6 avril [2014], en présence du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, constitue le moment fort de ce mois d'avril. Elle se déroulera à la Nécropole nationale de Morette et sera l'occasion de rendre hommage aux 105 résistants qui y reposent, principalement des combattants des Glières.

Si le maquis des Glières reste l'épisode le plus emblématique de la Résistance en Haute-Savoie, ailleurs dans le département, nombreux ont été ceux qui se sont mobilisés au péril de leur vie pour chasser l'occupant et faire que le département recouvre la liberté. C'est le cas dans le Chablais où a été célébrée en février dernier la mémoire des patriotes tombés lors de ce que l'on appelle désormais la Quinzaine sanglante.

Du 9 au 26 février 1944, le Chablais a en effet vécu à l'heure de la terreur milicienne. Installés dans leurs PC de la ferme de la grange Allard à Allinges et de l'école-hôtelière Savoie-Léman transformés en centres d'internement et de tortures, les miliciens, renforcés par les Groupes Mobiles de Réserve (GMR), ont tenté d'en finir avec la résistance des Francs-tireurs et Partisans (FTP), fortement implantés dans le nord de la Haute-Savoie.

Dès le 9 [février] au matin les arrestations de patriotes commencent, tandis que le responsable du Parti Communiste Français (PCF) clandestin d'Allinges, Édouard Berthet, est assassiné à Macheron. Dans les jours qui suivent, ont lieu successivement l'attaque du PC du 1er bataillon FTP à Féternes le 20 février (2 morts, de nombreuses arrestations dont celle du chef de bataillon Maurice Flandin, qui mourra sous les coups de ses bourreaux au Savoie-Léman), l'attaque du camp de Verdisse au-dessus de Bonne-sur-Menoge et celle du camp de Foges-Fessys (6 morts au combat, 1 prisonnier fusillé, 5 rescapés) le 22.

Le 17, le chef national de la Milice, Darnand, est venu est personne encourager ses hommes dans leur sinistre besogne. Enfin, le 25, la Cour martiale milicienne, siégeant au Savoie-Léman, juge et condamne à mort 6 combattants FTP, qui seront fusillés le lendemain matin, le 26 février.

De nombreuses personnes arrêtées seront transférées à l'Intendance militaire à Annecy, devenue le siège de la Section Policière Anti-Communiste (SPAC), où elles furent à nouveau torturées avant d'être envoyées à leur tour devant les pelotons d'exécutions, ou livrées aux Allemands qui les déporteront, pour beaucoup sans retour. Le terrible bilan de cette quinzaine de février désorganisera un temps la Résistance chablaisienne. D'autres assassinats seront perpétrés par l'armée hitlérienne et les forces de répression vichystes (tel le 9 mars, celui du nouveau chef de bataillon FTP Frank Boujard à Allinges), et de nombreux résistants arrêtés et déportés. Mais ces crimes n'empêcheront pas la Résistance de délivrer le Chablais de ses chaînes les 16 et 17 août 1944.


Appendice 2 : Réédition du Livre des Rescapés

Dès l'automne 1944, les "Rescapés des Glières" se sont constitués en association pour marquer leur fidélité et leur solidarité envers ceux de leurs camarades du maquis qui avaient laissé la vie dans leur combat pour la liberté et envers leurs familles.

Mais il s'agissait aussi de promouvoir les valeurs dont ils se sentaient porteurs, en ce moment où la France était à reconstruire.

Ils ont ainsi publié, en 1946, un ouvrage collectif intitulé « Glières Haute-Savoie 31 janvier-26 mars 1944 » et sous-titré "Première bataille de la Résistance". Il est très significatif que le premier chapitre du livre soit intitulé "Le sens de Glières". D'emblée, les auteurs voulaient ainsi mettre leur expérience vécue et le sacrifice de leurs camarades en perspective de valeurs pérennes.

Cet ouvrage est réédité par l'Association des Glières à l'occasion de ce 70e anniversaire, enrichi d'une préface signée de l'un des plus prestigieux des ultimes témoins d'une époque tragique, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, correspondant de l'Institut, lui qui, à Londres, en janvier-mars 1944, a pu vivre au quotidien l'écho des événements de Haute-Savoie au sein de la France Libre.

Il est complété d'une postface de Jean-Marie Guillon, professeur émérite à l'Université Aix-Marseille, qui contribue à situer la place et le sens de Glières dans l'histoire de la Résistance.


OUVRAGE « Vivre libre ou mourir. Plateau des Glières. Haute Savoie 1944 ». Éditions La Fontaine de Siloé, 300 pages, format "beau livre" relié, prix public conseillé 30.00 EUR, ISBN 978-2-9548009-0-5.


Source :
  • Revue départementale « Haute-Savoie Magazine » #149,
  • (la réédition du livre « Vivre libre ou mourir. Plateau des Glières. Haute Savoie 1944 » est annoncée - août 2024 - comme définitivement en rupture de stock à l'achat neuf).

Août 1944 : la Libération de la Haute-Savoie

Aussitôt connu le débarquement en Provence le 15 août [1944], les garnisons allemandes de Saint-Julien-en-Genevois, Évian, Thonon-les-Bains, Le Fayet et Cluses, avaient été réduites les unes après les autres, jusqu'à ce 19 août à Annecy, quand le colonel allemand commandant les 3'850 hommes des forces d'occupation en Haute-Savoie, remet aux chefs de la Résistance départementale - Armée Secrète (AS) et Francs-tireurs et Partisans (FTP) unis au sein des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) - l'acte de capitulation que ceux-ci viennent de lui imposer.

Dimanche 20 août [1944], la foule en liesse acclame le défilé des maquisards rue Royale et rue du Pâquier à >> Annecy.

En une semaine, les seules forces unies de la Résistance haut-savoyarde ont fait capituler sur place la totalité des troupes d'occupation du département, faisant plus de 3'500 prisonniers, alors que les alliés débouchaient à peine de Provence et que les villes de Grenoble, Lyon, Chambéry et Albertville étaient encore occupées : c'est un cas unique en France.

Avant ce jour historique, plusieurs actions de la Résistance avaient eu lieu pendant l'été, en particulier le défilé de la compagnie "Forestier" - reconstituée après le maquis des Glières - dans les rues de Thorens à l'occasion du 14-Juillet, ou le grand parachutage d'armes du 1er août au plateau des Glières appendice 5. Mais aussi malheureusement les dernières exactions de l'occupant, à l'image des événements survenus à Saint-Gingolph appendice 3. Un épisode souvent méconnu et qui sera commémoré le 23 juillet [2014] lors d'une cérémonie associant Français et Suisses.

Une autre exaction des nazis et des miliciens en Haute-Savoie, elle aussi peu connue et documentée, est le massacre du hameau des Puisots - au Semnoz dans les hauteurs d'Annecy - le 15 juin 1944... Le site killeak.net propose la transcription du fascicule « Jeudi 15 juin 1944, les Puisots, une tragédie ordinaire de la résistance en Haute-Savoie » du général Jean-Marc de Giuli, délégué général du Souvenir français pour la Haute-Savoie, afin de faire vivre le souvenir de cette date fatidique.



Mémoires d'ici : Annecy, 15 juin 1944, le massacre des Puisots édito

En juin 1944, plusieurs habitations du petit hameau des Puisots, dont la ferme Machenaud - repère de réfractaires et de maquisards - sont investies et pillées par les nazis, guidés par des miliciens locaux. Quatre hommes, dont (...)

>> Consulter cet édito complet

contenu publié le sam. 15 juin.

mot(s) clé(s) : annecy, ville d'- haute-savoie hier et aujourd'hui histoire semnoz




Appendice 3 : Les habitants de Saint-Gingolph sauvés par leurs voisins suisses

Le 23 juillet 1944, le village de Saint-Gingolph est le théâtre d'une terrible répression de la part des nazis. En représailles à l'attaque, la veille, du poste de douane par les maquisards, les Allemands interviennent en force.

Pour permettre à la population de trouver refuge en Suisse, le brigadier-colonel Julius Schwarz et le président de Saint-Gingolph-Valais André Chaperon décident d'ouvrir la frontière, passant outre les consignes de neutralité de Berne.

Dès leur arrivée, les nazis prennent six otages, passés immédiatement par les armes et enterrés sommairement. Ils mettent le feu au village. La partie basse est épargnée grâce au président de Saint-Gingolph-Valais, qui fait apposer sur chaque demeure un papier avec la croix fédérale suisse, pour indiquer que ces habitations appartiennent à des ressortissants helvétiques. Le 16 août 1944, jour de la reddition de l'occupant, une sépulture digne est donnée aux dépouilles des otages.

Benoit Grandcollot et Pierre Duchoud

Source :
  • Revue départementale « Haute-Savoie Magazine » #150.

Appendice 4 : La Haute-Savoie a été libérée dès 1944 par les seules forces unies de la Résistance

Depuis le 8 septembre 1943, les forces allemandes succèdent à l'armée italienne et occupent la Haute-Savoie et Annecy. La gestapo y conduit une politique répressive implacable avec de multiples arrestations arbitraires. Le débarquement [en Normandie] du 6 juin 1944 tend un peu plus la situation.

Le 17 juin, l'Armée Secrète (AS) commandée par Joseph Lambroschini dit « Nizier » et les Francs-tireurs et Partisans (FTP) français dirigés par André Augagneur dit « Grand » constituent un état major des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) afin de coordonner leurs actions et améliorer leurs capacités d'intervention. La Résistance haut-savoyarde cherche, dès lors, à isoler les garnisons de la Wehrmacht, à limiter leurs communications et à les détruire ville par ville.

La libération du département commence à s'organiser grâce au parachutage de munitions au plateau des Glières appendice 5.


Premières villes libérées

Évian-les-Bains est la première grande ville libérée le 16 août 1944 : 800 soldats Allemands capitulent face aux forces de la Résistance. Saint-Julien-en-Genevois est reprise le même jour, nombre d'allemands fuient vers la Suisse.

Le 17 août, ce sont les durs combats de Thonon-les-Bains, ville libérée au prix de 17 [ou 14 ?] résistants [et 5 civils] tués. Chamonix et Le Fayet sont reprises le même jour, malgré une forte présence de douaniers allemands. Après quatre jours d'encerclement, Cluses tombe aux mains des résistants le 18 août. Annemasse est libéré le même jour.

illustration 1) Résistants et journalistes américains à la libération de Saint-Julien-en-Genevois
photo © Conseil général de la Haute-Savoie

Annecy libérée

Le 18 août au soir, le nord du département est aux mains de la Résistance mais l'étendard nazi à croix gammée flotte toujours sur l'Impérial à Annecy.

Les efforts des FFI se portent alors sur la libération de la ville chef-lieu où les allemands restent très puissants.

L'état-major FFI verrouille les entrées d'Annecy. Toutefois, afin d'éviter un bain de sang, le commandant Nizier organise pour le 19 août à 6 h du matin une réunion pour négocier la reddition des troupes allemandes. Le colonel Mayer, commandant les forces d'occupation, signe l'acte de reddition à 14 h à l'hôtel Splendid.

La libération d'Annecy, sans combats ou actions de violence, signe celle du département. La Haute-Savoie est libérée par les seules forces de la Résistance réunies, avant d'autres villes importantes comme Lyon ou Grenoble. Le département de la Haute-Savoie a su être un pilier de la Résistance française. Nombre de savoyards se sont battus pour le retour des valeurs de la République : la liberté, l'égalité et la fraternité.

illustration 2 et couverture) 20 août 1944, les FFI, sur de très nombreux camions, font leur entrée dans Annecy libérée
photo © Archives départementales de la Haute-Savoie

Source :

Appendice 5 : Anniversaire des combats du plateau des Glières

Le 8 septembre 1943 les troupes d'occupation allemande investissent la Haute-Savoie. Aidées par la milice mise en place par Vichy, elles vont faire preuves d'une extrême violence envers la population en représailles aux actes de guérilla développés par la résistance dans le département. La Haute-Savoie est mise en état de siège à partir du 31 janvier 1944.

Sur le plateau des Glières, des militaires démobilisés du 27e Bataillon de Chasseurs alpins 27e bca, des réfractaires au Service du Travail Obligatoire, des républicains espagnols, des hommes de toutes conditions et de tous bords vont se regrouper afin de former une entité prête à se battre contre l'occupant.


Parachutage des Glières

La région fait l'objet de toutes les attentions de Londres et de la France Libre. Convaincus du potentiel militaire de cette résistance, les alliés vont donner à ces hommes les moyens nécessaires, grâce à des parachutages massifs, pour former de véritables maquis.

Face aux actions de plus en plus osées des résistants, l'occupant cherche à reprendre le contrôle du département. Le 26 mars 1944, la 157e division de la Wehrmacht, soutenue par la milice, investit le plateau des Glières. Après de violents combats, l'ordre de dispersion est donné aux maquisards afin d'éviter la destruction totale du maquis. Plus d'une centaine d'entre eux laisseront leur vie dans cette bataille. Malgré tout, le maquis se reformera et prendra une part active dans la libération du département.

Le 1er août 1944, 36 avions américains larguent des centaines de containers qui vont s'éparpiller sur le plateau des Glières. Grâce à cet apport d'armes, la libération du département commence à s'organiser.

Le vendredi 11 août, la mobilisation générale est lancée par les FFI. Le débarquement de Provence entre dans sa phase active le 15 août et la Résistance en profite pour harceler encore un peu plus l'occupant.

illustration 3) Thorens-Glières. Les maquisards regroupent les munitions larguées au plateau des Glières
photo © auteur inconnu, août 1944

Nécropole nationale de Morette

Dès le 1er avril 1944, dans une prairie bordant la route à la limite des communes de Thônes et de la Balme-de-Thuy, sont inhumés les maquisards tués à proximité du plateau. Louis Haase, maire de Thônes, s'est opposé fermement à l'ouverture d'une fosse commune pour ces morts par l'occupant.

À la libération, les rescapés des Glières, et en premier lieu Julien Helfgott, vont s'employer à faire de Morette le lieu d'inhumation de la plupart des maquisards tombés dans le secteur des Glières. 105 tombes y seront aménagées sous la forme encore visible aujourd'hui.

Le 5 février 1949, le site est reconnu "cimetière militaire national" et en 1984, il devient "Nécropole nationale des Glières". L'État en est propriétaire et sa gestion est assurée par l'Office National des Anciens Combattants et victimes de guerre (ONAC).


Source :

Exceptionnellement, ce billet de blog ne sera pas associé à la thématique « Hier et aujourd'hui ».

permalien : //www.killeak.net/?section=17&view=2691

message(s) : il n'y a pas encore de message, ajouter un message

mot(s) clé(s) : annecy, ville d'- haute-savoie hier et aujourd'hui histoire

Vous aimez ? Partagez !

Vos avis, commentaires et contributions :





Je me réserve le droit de supprimer ou déplacer tout message hors-sujet, à caractère injurieux ou raciste, etc...

Merci aussi de soigner un petit peu la grammaire et l'orthographe, et d'éviter le style sms ;-)

Les deux champs marqués d'un astérisque (*) sont obligatoires !